LA
CATAPHILIE (LES
CATAPHILES EN UN DEMI SIECLE]
LES
ANNEES QUARANTE La
guerre jusqu'en 46. Il y a pourtant les allemands au Bunker, sous le Sénat,
Etc....Les résistants au F.F.I. sous Denfer, Montparnasse et ailleurs
au sud, les collabos a l'abri Laval et aux alentours. Il y a aussi des
particuliers qui a Paris et en région Parisienne connaissent l'existence
des carrières et les utilisent comme abris, dépôts
de marché noir et, parfois, comme chemins en sous-sol pour éviter
les patrouilles Allemandes...Aucun d'entre eux n'est tombé du ciel,
mais par un puits. Tous avaient connaissance Du et des Réseaux.
Ils avaient des plans, ils creusaient, consolidaient, fortifiaient et
patrouillaient. A l'instar des carriers qui modifièrent nos cités
par l'apport de leurs pierres, ils modifièrent le visage de notre
histoire. Ils s'éclairaient a la bougie, à l'huile, au pétrole,
à l'acéto et à l'électricité. Ils avaient
des bottes en cuir.
LES
ANNEES CINQUANTE ET SOIXANTE
Le Rock'n Roll a
augmenté de quelques décibels. On porte des blousons couleur
vinyl. Les étudiants des écoles et des facs de St-Michel
au Luxembourg se fréquentent presque librement. On discute de tout.
On a aussi des accès en carrières directement dans les bâtiments,
Montaigne, Fac de pharmacie, Ecole des mines, Etc...
Les étudiants
en médecine vont chercher des crânes à l'ossuaire
via leurs copains de pharma. Aux Mines, la tradition continue et la galérie
des promos s'orne chaque année de quelques noms supplémentaires.
Les étudiants des mines disposent de tout les ouvrages écrits
sur le sous sol de Paris. Sinon, ils peuvent toujours les lire à
la B.H.V.P. Les plans sont copiés à la main et circulent
auprès des amis dûment initiés. Le cercle d'initiés
s'agrandit. Les étudiants en art s'en mêlent. Sous le Val-De-Grâce,
on trouve le lieu idéal : de larges accès par des escaliers,
on peut s'y regrouper discrètement, l'accoustique est hermétique
à la surface et semble suffisamment isolé pour y éviter
la visite surprise des inspecteurs des carrières, surtout la nuit.
La salle Z est née. On y organise
les premières grandes Fêtes. Guitares, Saxophones et autres
instruments de musique président des bals masqués. De plus
en plus de personnes introduites se demandent où vont les galeries
qui ne mènent pas à la salle de la fête. On s'interroge
et on interroge les livres. On trouve des plans dans les livres. On commence
à voir des groupes qui déambulent du Bunker
à l'Ossof et sortent à Montparnasse.
D'autres qui vont de Feuillantines au Cabinet
minéralogique et sortent à la Santé. On va
à Philibert, à Notre-Dame-Des-Champs.
Du 5è on va
au 15è, on sort dans le 14è, dans le 6è, le 13è
a quelques adeptes. Les usagers des anciennes carrières de Paris
descendent mais ne cassent pas les murs, mangent mais ne laissent pas
leurs ordures, ils marquent leurs noms à la bougie ou à
l'acéto au plafond et peignent des flèches aux carrefours.
Ils sont étudiants, artistes, acteurs (Voir la belle brochette
d'acteurs célèbres dans les GASPARDS DE LA NUIT). Quelque
personnalités clés vont se détacher du lot. Les descentes
ponctuelles commencent à devenir régulières. La cataphilie
sort de l'âge de Pierre, mais çà, ils ne le savent
pas encore. Gérard, Laurent, François et Bitton commencent
à se sentir bien sous terre. Ils sont habillés de bric et
de broc. Ils ont des bottes et des baskets. L'I.G.C. veille d'un oeil
curieux. L'engrenage irréversible est enclenché. En 68,
des petits groupes de manifestants passent sous les bottes des CRS.
LES
ANNEES SOIXANTE-DIX
La Cité des
Cataphiles est en train de s'écrire. Des associations se créent.
Pendant la journée, des clubs spéléos, les pompiers
et même la police descendent pour s'entraîner. Mais durant
la nuit, les fêtes à Z atteignent
leur paroxysme. Le chiffre de 1000 participants est atteint et allègrement
dépassé. On y descend des groupes électrogènes.
On assiste à de véritables concerts-rock-pop-psychadélique-jazz-accoustique.
On s'habille, on se déguise, on se masque, on se surnomme. Certains
habitués portent toujours la même tenue. En dehors des fêtes
on a maintenant des véritables circuits touristiques faisant le
tour des sites les plus remarquables. On aime le nord du réseau
avec la perfection de son architecture bicentenaire. Les belles galleries
hautes et rectilignes inspirent plus confiance que dans le sud bas, chaotique
et inondé. Pourtant certains extasiés explorent maintenant
tout le réseau. L'I.G.C. et ses travailleurs, alertés, s'émeuvent
suite à de plus en plus fréquentes visites par en dessous
de bâtiment de surface. En surface, toujours, les jeunes s'identifient
à des groupes : on est rocker, baba-cool, ska, punk, mods, skinhead
ou disco. Bob Marley répand le reggae et Led Zeppelin et AC/DC
le hard rock.
Les skins rôdent
dans un rayon de 100 m au bas de l'escalier du cimetière Montparnasse
: plus loin ils sont perdus, ils n'ont pas de plans et ne savent même
pas qu'ils sont dans d'anciennes carrières. Mais ça ne les
empêche pas de rosser et dépouiller à la batte de
base-ball quelques cataphiles qui passent par là. L'I.G.C. commence
à avoir les cheveux qui se dressent sur la tête. Mais la
bureaucratie étant lente, monsieur Saratte n'obtiendra une équipe
complète qu'en 81. L'urbanisme dans les années soixante
et sous Pompidou a laissé se développer les projets types
tour Montparnasse et les tours du 13è. Les mètres cubes
de béton sous pression coulent à flots. Le 15è est
défiguré, le 13è évitera l'anéantissement
avec la mort de Pompidou et le gel de la construction des tours. Mais
le phénomène est irréversible, désormais,
l'I.G.C. demandera l'injection plutôt que la consolidation. Les
cataphiles profiteront quelques mois des galeries à ciel ouvert
dans le chantier de la tour Montparnasse et beaucoup moins longtemps de
la porte donnant accès au futur parking supprimée suite
à l'inquiétude croissante au sein de l'I.G.C. Les nouvelles
techniques de constructions ont mis un terme définitif au répit
plus que centenaire des terrains jugés jusque là inconstructibles.
Les promoteurs et les bureaux d'études cogitent et attendent patiemment
leur heure. Les cataphiles, eux, ont désormais des pseudos, descendent
régulièrement et se rencontrent dessous. Ils marquent leur
territoire, généralement au pochoir, et commencent à
faire des squats. Des salles en dehors des salles. La communication est
orale, mais le papier existe déjà. Quelque tracts sont diffusés,
tradition importé en ligne droite des penseurs et poètes
contestataires et non publiables des années 20 dans le milieu montparnassien
qui sera repris par les contestations des années 60 (68!!). Sans
parler des tracts diffusés pendant la guerre. Mais la photocopie
est encore préhistorique : il faut soit les imprimer, soit faire
des polycopies, d'où leur rareté extrême en sous-sol.
On diffuse surtout
des petits textes et des poèmes de mains en mains. Plus tard, dans
les années 80, la photocopie se démocratisera à son
tour et conduira à l'explosion de ce mode de communication tel
qu'on le connaît aujourd'hui. Les changements des années
70 se situent aussi dans les mentalités : l'après 68 a apporté
un vent de liberté. Les traditions du secret, de l'initiation,
du cloisonnage commencent à se perdre... Et la société
de grande consommation arrive à grand pas! Avec, arrive le mal
de vivre en surface. Le boum démographique de la population cataphile
est programmé. Mais d'ici là, la cataphilie des années
70 vit ses heures de gloire. Bien qu'une partie du processus initiatique
disparaît - type école des mines, galerie des promos - les
usagers des anciennes carrières de Paris, qui s'appellent désormais
définitivement cataphiles, sont encore souvent des passionnés.
Ils ont appris à connaître le sous-sol par leurs amis et
les livres. Ils connaissent les aspects géologiques, architecturaux,
historiques. Ils respectent, mais déjà plus tous, leur sous-sol.
Si Albert, François et Michel des années 60 sont définitivement
laissé la place à Gandalf-le-gris, Faust et Nitzch, ils
sont encore un peu de la même race. Ils descendent dans les carrières
en le sachant, soit pour une fête à la
salle Z, soit pour se promener le dimanche et y pique-niquer ou
pour explorer. Ils ont en commun le savoir que : s'il est possible de
se perdre, tant qu'ils ont de la lumière, il leur sera impossible
de mourir à la façon de Philibert, pour la simple raison
qu'ils ont à leur disposition près de 300 accès possibles.
A ce moment là, on n'est perdu que jusqu'au prochain puits à
échelons! On croise alors deux types de groupes : ceux qui ont
un plan et qui s'y réfèrent pour avancer vers un but précis,
et ceux sans plan qui explorent au hasard à l'affût du prochain
puits. Si donc les plans ne sont pas indispensables - un plan de ville
du quartier en surface suffit - ils sont utiles pour tracer le chemin
le plus court, trouver les salles et rassurer le possesseur. Si donc,
les cataphiles de la première moitié des années 70
ont en communs avec leurs prédécesseurs pas mal de motivations
tels que l'attrait morbide des ossuaires, les fêtes à Z
- avec quelques notables exceptions de quelques fêtes aux salles
Pi alias Raidos - les ballades découvertes dans l'esprit
spéléo qui s'aventurent de plus en plus loin dans les grottes
- la deuxième moitié et la charnière 70-80 va entraîner
du nouveau et des prises de positions radicalement différentes.
Le mouvement underground
est en train de secouer ses fondations. Les nihilistes sont là
et les cataphobes se découvrent. En surface, la presse commence
à s'interesser à Paris sous Paris. Quelques entrefilets
font états de vols, casses et dépouilles venus d'un soi-disant
inconnu monde souterrain.
LES
ANNÉES QUATRE-VINGT
Clément a
compris le danger : il s'isole! L'I.G.C., après plusieurs années
de " Que fait-on ? " opte elle aussi pour l'isolation. Toute
les galleries à l'est et au sud de l'ensemble ossuaire officiel
et Port-Mahon sont intégralement injectées sur des distances
de 10 à 100 mètres d'épaisseur. Ce désastre
sans précédent dans les 200 ans d'existence de L'I.G.C.
s'arrêtera par manque d'argent, mais le mal est fait. L'un des rares
instruments que nous avait légué l'un des derniers roi de
France et que même la Révolution avait épargnée
et dont l'objet était de construire sera maintenant un outil de
destruction, à la grande joie des promoteurs. Une voie royale leur
est offerte sur les derniers grands espaces libres, bientôt libérables
du 14è. Si leur folie des grandeurs les avait stoppés net
dans le 15è et le 13è, leurs bureaux d'études vont
avoir quelques années pour faire passer la pilule dans le 14è.
Ils attendent patiemment leur heure. Pendant ce temps, les cataphiles
achèvent leur entrée dans la cataphilie moderne. Plus besoin
d'être un étudiant dans le secret des dieux. Auprès
des plus jeunes, le bouche à oreille colporte l'existence d'un
eldorado et auprès des institutions l'existence d'un monde de délinquance
et de tous les dangers. Monsieur Saratte est définitivement installé
avec son gros pétard en bandoulière et lui n'en fume pas
des pétards!! La première moitié des années
80 reste majoritairement étudiante. Tu as beau demander à
Topcat, le Gnome ou Anubis d'où ils viennent, ils répondront
invariablement fac de médecine ou fac de droit ou autre. Ils ont
hérités de toutes les caractéristiques cataphiles
de leur prédécesseurs. Ils ont obligatoirement un pseudo
et une tenue personnelle qui les distinguent de leurs compères.
Ils se font un honneur de connaître et d'être allé
dans toutes les salles, aux ossuaires et tout autre lieu visitable.
Ils se font un honneur
d'être connus de tout les autres cataphiles, ils marquent leurs
noms dans toutes les salles mais aussi dans les galeries. La peinture
et les pochoirs sont encore utilisés, mais la bombe de peinture
va bientôt devenir le presque unique moyen utilisé. Cependant,
ils peindront des fresques qui resteront célèbrent jusqu'à
nos jours. Toutefois, si ces cataphiles ont toutes les caractéristiques
de leurs aînés, il y en a une capitale qui diffère
: ils n'utilisent pas les mêmes entrées!! Celles dans les
écoles. Mais ils descendent par la rue. La tradition du secret
est perdue. Une faune issue des horizons les plus divers va s'engouffrer,
aussitôt suivie par la presse à sensation. Un nouvel engrenage
irréversible vient d'être enclenché. L'I.G.C., atterrée,
commence à avoir des cheveux blancs et se les arrache par poignées.
Le travail d'une décennie pour obtenir une brigade opérant
dans les carrières risque d'être anéanti par une surpopulation
cataphile incontrôlable! Lorsque les plaintes des riverains et bientôt
celles des cataphiles eux-mêmes dépouillés, agressés,
violés et la multiplication par 10 de plaintes contre x au sujet
de bâtiments fouillés par en dessous arrivent, ils pensent
avoir la solution. Ils ont maintenant la possibilité légale
d'obtenir les fonds nécessaires, avec l'aide des plaintes, pour
fermer, cimenter, souder, bétonner et injecter toutes portes, escaliers,
entrées, puits, accès - ce qui jusque là restait
impensable pour des raisons techniques et de sécurité propre
au bon fonctionnement et aux inspections techniques des carrières.
Le jeu de massacre est commencé. La 2è DPJ des quartiers
concernés attaque en surface, l'I.G.C. les accès et Saratte
s'occupe du nettoyage par en-dessous.
Ils ont perdu la
guerre d'avance et ils vont s'en rendre compte vite fait bien fait. Ce
qui est fermé se rouvre, ce qui est cimenté se casse, ce
qui est injecté est creusé, ce qui reste increusable sera
contourné. Si l'I.G.C. a perdu la bataille, elle a marqué
de nombreux points. Elle contrôle à présent la population
cataphile. De quelque milliers d'individus, on est passé à
environ 250 irréductibles ou passionnés. Saratte aussi a
fait du bon travail, il a interpellé et contrôlé des
centaines de cataphiles, les patrouilles des commissariats de quartier
de même. Pendant plusieurs années, des informateurs de la
police sont devenus des cataphiles, ils ont photographié, écouté
la plupart des cataphiles permanents. Grâce à une action
coordonnée, toutes les photos, les pseudos, l'appartenance à
tel ou tel groupe avec tout les tracts qui s'y rattachent ont été
fichés et transmis aux R.G.. Ces derniers ont rendus leur verdict
: il n'y a pas de gens du milieu ou du grand banditisme ou de groupuscules
extrémistes ou politiquement manipulés à part quelques
étudiants d'extrême droite issues d'Assas parmi les cataphiles.
Saratte est devenu un peu plus cool avec les irréductibles du moment
pourvu qu'ils ne se balladent pas avec des manches de pioches ou des barres
à mines pour creuser ou des ossements en provenance des ossuaires.
Le cataphile des
années 80 est celui qui criait dans les galeries : je suis cataphile,
le reste du monde je l'encule. Il était celui qui haÏssait
tellement le monde de la surface qu'il est allé se jeter dans un
cul-de-sac. Il fuyait son domicile ou la rue, ses parents ou la D.A.S.S.,
ses écoles ou son boulot, les flics ou les vigiles à tout
les coins de rues. Il ne voulait pas entendre parler de truc machinchose
historique. Il ne voulait pas entendre parler de discrétion et
se voulait libre de hurler et squatter devant l'entrée sous acide.
Il ne voulait pas entendre parler de sacs poubelles. Il taggait sa liberté
avec des bombes chourées au supermarché le plus proche.
Il était totalement inconscient mais intrinsèquement il
ne le savait pas. Les tags ont tout couvert les épures, les inscriptions
d'avant la Révolution, d'après la Révolution, de
la Commune et bien d'autres encore. Les plaques de rues ont été
arrachées ou brisées, les fresques sabotées, les
sculptures détruites, les hagues éventrées et les
remblais et bourrages répandus dans les galeries. Il criait I.G.C.
fuck, Clément enculé, Saratte à mort. De ses prédécesseurs,
il a hérité l'aspect cataphile, mais de la surface il a
importé son malaise. Il frappe sur tout ce qui bouge ou lui déplaît.
Mais vers la fin, l'I.G.C. qui est au contrôle va lui construire
quelques murs qui ne murrent rien du tout, pour qu'il puisse canaliser
sa haine dessus. La fin des années 80 arrive et il sera obligé
d'oublier sa haine ou de devenir un ennemi car une nouvelle race ne va
pas tarder à prendre le dessus : Le Néo-Cataphile.
LES
ANNEES QUATRE-VINGT-DIX
L'individu qui franchit
le stade de la cataphilie dans le sens plein du terme dans cette dernière
décennie, a forcément au moins une qualité : celle
d'une passion tenace. Il lui faut éviter la police à l'extérieur
comme à l'intérieur - les bottes des C.R.S. résonnent
parfois dans le réseau. Il n'a connu ni la guerre, ni 68 mais il
a entendu le bruit des crânes qui éclatent à la télé.
Il lui faut éviter l'I.G.C. et Saratte. De plus, il lui faut combattre
ses faux frères. Il lui faut aussi combattre les rats de la surface
: les promoteurs sont prêts. Ils sont avides et armés de
millions. Ils ont aussi un déguisement, celui de l'homme respectable
et raisonnable. Ils ont acheté la loi qui travaille pour eux. Le
cataphile a maintenant compris que le combat n'est plus unidirectionnel
: du dessous vers la surface. Il lui faut activement étudier tous
les aspects de son univers. Tout ce qui avait été oublié
doit être réappris. Il doit aller se battre en surface sur
le terrain juridique de l'ennemi. Il doit être présent aussi
en dessous. Les autres rats ne sont pas tous partis ou ont changé.
Ceux là cassent toujours. L'I.G.C., elle, a changée de tactique.
Elle injecte petit à petit, lentement mais sûrement cette
fois. Secteur par secteur, le réseau diminue. Elle voit d'un très
mauvais oeil le réveil des valeurs historiques, architecturales
et autres prises de conscience. D'autant plus que les médias sont
désormais dans les deux camps. La seule chose qui fait encore obstacle
à l'I.G.C. est l'argent. Leur problème depuis 200 ans. Le
promoteur le sait. Le néo-cataphile s'en doute fortement.
Les désordres
des années précédentes ont enlevé presque
tous les obstacles. La quasi totalité des sites conservables est
détruite ou si abîmée qu'il faut envisager un coût
considérable pour une éventuelle restauration. Un danger
supplémentaire guette le néo-cataphile : il risque d'être
emmuré vivant si il descend en semaine!! Des 300 entrées,
il n'en reste qu'1 %. S'il n'a pas la connaissance totale du réseau,
il lui serait impossible de trouver une autre sortie que celle par laquelle
il est entré. Même la possession d'un plan, devenu très
commun avec l'expansion de la photocopie, ne lui sera guère utile
: si ce n'est pour trouver un éventuel puits à échelons
qui serait juste soudé et non bétonné. Alors, par
le trou de la plaque, il aurait l'espoir de signaler sa présence...
Le plus grand danger de tous, et il est à double tranchant, est
à venir (quoique déjà présent) pour les générations
cataphiles du prochain millénaire. La grande circulation de cataphiles,
sans respect pour leur sous-sol, a entraîné le bouchage de
la quasi-totalité des drains sur le sol des carrières par
des pierres, des débris d'ordures diverses. L'eau est ainsi piégée
dans le banc de calcaire au lieu de s'écouler dessous. D'autre
part, les fermetures massives de puits, d'escaliers (avec les portes d'entrées)
et des autres accès ne permet plus la circulation naturelle de
l'air et l'humidité gagne! Combien de millions l'I.G.C. doit elle
débourser pour aérer l'ossuaire officiel car l'humidité
ronge les ossements ? Chaque galerie murée ou obstruée est
1 % d'humidité supplémentaire. Or une carrière humide
est une carrière qui s'effondre, fontis et micro-fissures apparaissent
aussi imperceptiblement que sûrement! Est-ce la botte secrète
de l'I.G.C. ?...
Les rats de la surface vont très bientôt avoir la plus belle
occasion de tout injecter...
P.S: Ceux qui sont
intéressé par la cataphilie d'avant guerre chercheront dans
les librairies spécialisées.
© 12/96
COCHISE KCP
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